1. Les principaux systèmes ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients
- EUROTRA
- Historique du projet
Le projet a été lancé et soutenu par la communauté Européenne dans les années 80.
1977 : Bernard VAUQUOIS, chef
de la recherche sur la TA à Grenoble, s'étonne que l'Europe
achète de la technologie américaine. Le projet EUROTRA est lancé
en même temps que le système SYSTRAN est soutenu.
1978 : Des réunions mensuelles
sont tenues à Genève, le but étant de mettre en place un système
de TA européen d'architecture et fonctionnant avec les 9 langues
de la Communauté Européenne (français, espagnol, italien, portugais,
anglais, allemand, danois, grec, néerlandais).
- Aspect linguistique du projet : modèle pivot ou transfert ?
Le modèle choisit est celui du transfert, mais pourquoi ?
Le modèle pivot suppose un troisième langage élaboré , structuré. Or le modèle transfert est le passage d'une représentation à une autre. Pour ce modèle, l'application de règles syntaxiques est suffisante pour une traduction contrairement au modèle pivot qui nécessite une compréhension plus profonde du texte.
Le modèle transfert est idéal pour la traduction des langues proches comme par exemple les langues indo-européennes, voire romanes car "les structures des langues sources et leur vocabulaire ont généralement des équivalents en langues cibles" (3)
Le modèle pivot est un système adapté pour la traduction des langues fort éloignées comme le français et le japonais, car "seule une représentation conceptuelle suffisamment abstraite peut être commune à ces deux langues." (4)
Le modèle pivot amène une traduction approximative, par conséquent le modèle transfert débouchera sur une traduction plus fidèle.
Le modèle transfert est celui qui est le plus utilisé et proposé aux utilisateurs de la TAO.
Le modèle pivot est basé sur une connaissance profonde du texte. Cela peut nécessiter la création d'un dictionnaire spécifique. On peut alors difficilement demander la traduction d'un texte issu d'un autre domaine (littérature, droit...)
- SYSTRAN
Ce système a été créé par Peter TOMA aux Etats-Unis et adopté par la Commission Européenne à la fin des années 70.
Il produit des traductions directement utilisables pour les besoins d'une information rapide même si elles ne sont pas toujours parfaites sur le plan linguistique.
Le système SYSTRAN comprend 12 paires de langues et aussi un service Minitel : 36 15 MITRAD, traitant 1000 pages par heure.
- ARIANE ET CALLIOPE
GETA, Groupe d'Etude de Traduction Automatique de l'université de Grenoble a longtemps été dirigé par Bernard VAUQUOIS.
Le système de traduction par transfert qui a aboutit au système ARIANE est surtout utilisé pour le passage du Russe au Français. Le système CALLIOPE est subdivisé en CALLIOPE-AERO, spécialisé en aéronautique traduit du français à l'anglais, et en CALLIOPE-INFO qui traduit de l'anglais au français pour le matériel de traitement de données.
- GIGATEXT
Ce système fut un échec. En 1987, la Cour Suprême du Canada rend le jugement suivant : "Tous les textes de lois provinciales doivent être publiés en français et en anglais."
4 milliards de dollars sont investis et une compagnie est crée. Le résultat est un échec, les concepteurs disposaient de crédits, mais ils n'ont pas tenu compte de ce qui existait déjà.
2. Place de la TA/TAO dans la Communauté Européenne, les investissements
Nous avons vu à travers le système EUROTRA la volonté de la Communauté Européenne de créer ses propres systèmes de TA sans forcément les acheter aux Américains.
En 1977, un plan d'action est établi :
-développement du dictionnaire automatique EURODI CAUTUM en 9 langues,
-les thésauri multilingues pour les bases de données (ex : domaine
métallurgique, agricole, vétérinaire...) La communication est plus
rapide, l'information plus performante, les bénéfices et la productivité
suivent. Cf
ANNEXE 2 : Distribution budgétaire des plans de recherche et
de développement.
3. Application de TA : quelques exemples
Plusieurs sites permettent de prendre conscience des progrès que les systèmes existants doivent encore faire pour remplacer les traducteurs humains.
Nous n'en avons retenu qu'un seul pour cet exposé, car il propose de faire des comparaisons entre les différents systèmes de façon immédiate.
Il s'agit de Translate Now : http://www.foreignword.com/Tools/transnow.htm
Pour prendre parfaitement conscience des lacunes encore existantes, il est bien de passes d'une langue à une autre puis de revenir à la première langue.
Exemple : français-anglais-français.
Ou encore, pourquoi ne pas passer par trois langues différentes et revenir à la première. Exemple : français-anglais-russe-français.
Toutes les combinaisons méritent d'être essayées, et sont très révélatrices des progrès restants encore à faire dans le domaine.
En guise de conclusion, il serait intéressant de réfléchir à ces quelques citations. Elles permettent en effet, de mettre en relief les écueils encore existant ainsi que les espoirs de la TAO.
"La traduction bute sur le problème de la compréhension", (5) juge Laurence DANLOS.
"On ne peut pas traduire sans comprendre , or, on ne sait pas simuler la compréhension du langage sur ordinateur, c'est-à-dire calculer une représentation sémantique d'un texte suffisamment abstraite pour pouvoir effectuer un raisonnement. Ex : Julie mange une pomme est traduit par Julie eats a lawyer."
Toutefois, la TAO est utilisable avec profits par les professionnels dans des domaines très précis tel que le droit, l'économie, la météo...
Internet a relancé le marché, et a ouvert de nouvelles portes à ce domaine.
Laurence DANLOS reste positive et dit : "Les systèmes de traduction automatique continueront de progresser lentement mais sûrement." (6) Puis elle ajoute : "Les progrès viendront des spécialistes de l'Intelligence Artificielle et des cogniticiens." (7)
Le principal objectif est de parvenir à créer des systèmes de traduction qui permettront de traduire tous les énoncés, même complexes.
Ce dernier niveau d'analyse n'est pas encore atteint.
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