Durant la Seconde Guerre Mondiale, il y eut une coïncidence entre le développement de l'électronique et la prise de conscience de l'importance de la maîtrise des langues et de la communication multilingue.
Les motivations étaient à la fois économiques et politiques : une compétition s'était engagée entre différents pays ainsi que la recherche du dialogue ; au XXe siècle, certains organismes étaient chargés de maintenir la paix, d'où la nécessité de pouvoir échanger. Ces derniers avaient l'obligation de publier leurs travaux dans différentes langues.
Une langue unique : l'ESPERANTO avait été créée, mais ce fut un échec.
L'ordinateur semble être un outil pouvant fournir une aide non négligeable.
1950-1970 : Rapprochement de nouvelles
technologies et nécessités politiques et économiques d'échanges.
1950 : Guerre Froide. Les premiers
essais s'apparentaient à une activité d'espionnage ou de veille
militaire. Ex : Spoutnik
4 Octobre 1957 : Les Etats-Unis
prennent conscience de l'avance des savants soviétiques (humiliation
lors de la mise en orbite du Spoutnik) et investissent de gros moyens
dans un programme de décryptage automatique du russe. Un problème
méthodologique s'est posé, à savoir que le mot à mot s'est très
vite avéré inexploitable. Les recherches furent donc stoppées.
En 1966 le rapport ALPAC porte
un coup fatal au financement de la recherche en TAO pendant une
bonne dizaine d'années.
1971 : Apparition du 1er système
permettant de passer de l'anglais au vietnamien : LOGOS
Fin 70 : La traduction automatique
(TA) suscite un regain d'intérêt. De nouveaux programmes sont lancés
sous l'impulsion de la Commission Européenne. Des travaux sont réalisés
en Traitement Automatique des Langues Naturelles (TALN)
En 1977 une volonté forte de dépasser
la barrière de la langue se fait sentir ; pour ce faire, un plan
d'action comprenant 3 catégories voit le jour :
- Développement du dictionnaire automatique
- Thésauri multilingues
- Système SYSTRAN comprenant 16 paires de langues
Ex : Système TAUM-METEO (utilisé en Amérique du Nord et en Europe) : les informations météorologiques sont traduites de l'anglais au français, puis du français à l'anglais en 1989.
Toujours la même année, des propositions d'investissements dans des projets de recherche et de développements européens sont faites.
1990 : Un grand changement s'opère,
les méthodes prennent pour base des exemples ou des corpus. D'immenses
corpus de couples de textes (l'un étant une traduction de l'autre
par un traducteur humain) sont stockés afin de servir de "mémoire
de traduction".
Internet change la donne. Des systèmes plus élaborés voient le jour :
GETA : Groupe d'Etude pour la
Traduction Automatique, se tourne vers la "Traduction Assistée
par Ordinateur", qui est conçue comme un outil au service d'un
traducteur humain.
La société SYSTRAN est pionnière de cette technologie et leader sur le marché. Elle a été la première en 1988 à proposer un service de traduction en ligne : c'est le système SYSTRANLINKS.
Cette période voit aussi le développement de systèmes de transfert et l'émergence des premières tentatives commerciales. Des sociétés comme Systran et Metal sont persuadées que la traduction automatique est un marché viable et utile. Elles mettent sur pied des produits et des services de traduction automatique reliés à un serveur central. Mais les problèmes sont nombreux : des coûts élevés de développement, une lexicographie demandant un énorme travail, des difficultés pour proposer de nouvelles combinaisons de langues, l'inaccessibilité de tels systèmes pour l'utilisateur moyen, et enfin la difficulté de passer à de nouveaux stades de développement.
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