Grâce à l'étroite collaboration entre les divers partenaires, mais aussi entre les disciplines, entre les enseignants de LCE et de LEA en méthodologie, en civilisation, en littérature, avec le SER qui a mis une salle informatique à disposition 4h par semaine à Clignancourt, avec notre responsable des tuteurs Michèle Théry qui a délégué un tuteur à la formation documentaire, il a été possible, dès la rentrée 2001 de démarrer l'expérience que nous permettait l'obtention en juillet 2001 du projet Campus numérique décrit dans le numéro 9 des Nouvelles de Paris-Sorbonne -Paris IV (novembre-décembre 2001, "La Documentation à Paris IV", p.17).

Sous la direction d'une monitrice, formée avec la participation du Service Commun de la Documentation, et relayée au second semestre par un tuteur ayant reçu la même formation, nous avons pu mettre sur pied 20 groupes en anglais Deug Première Année, répartis sur toute l'année. Nous essaierons d'étendre cette formation ensuite, aux deuxièmes années s'il reste des places disponibles à partir de février car nous avons choisi une première tentative d'initiation "légère" 5h sur 5 semaines à raison d'une heure par semaine. Le programme a été élaboré avec l'aide des URFIST et de leur longue expérience - les étudiants peuvent toujours se référer au site CERISE (Conseils aux Étudiants pour une Recherche d'Informations Spécialisées Efficace) pour rafraîchir les souvenirs de leurs cours de formation "Où trouver l'information?" http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/cerise

L'idée qui nous anime est de permettre, dès la Première Année, une prise de conscience de l'importance de l'acquisition, dès le départ, de compétences qui, bien au delà d'une aisance à manipuler des outils de recherche, doit permettre aux étudiants de mieux dominer leur sujet et doit constituer un véritable accompagnement vers le succès tout au long de leur parcours. Il s'agit de mettre à leur disposition des outils de travail nouveaux, dont seule la maîtrise permet un réel gain de temps et de performances. Soyons clairs cependant, ceci ne signifie pas qu'ils n'auront qu'à cliquer pour obtenir un diplôme.

En examinant les questions qu'ils auront à étudier avec nos collègues civilisationnistes par exemple, nous avons adapté un programme de recherche d'éléments dont les étudiants auront besoin ensuite, pour mieux assimiler les cours qui leur seront proposés, comme: la politique extérieure de la Grande-Bretagne vue à travers les titres des divers journaux dans la presse.
Ceci n'est qu'un exemple parmi tous ceux qui peuvent être extraits du programme en civilisation.
Un travail identique peut être effectué en littérature américaine ou anglaise sur les auteurs au programme.
En français, Deug de Lettres Modernes Première Année, DLM100F1/F2 Méthodologie, Documentation Littéraire, Nouvelles Technologies, un cours magistral en amphi a pu être réalisé à Malesherbe grâce à la collaboration du Professeur Mélonio, et avec la coopération du Professeur Murat, avec qui nous avons tenté un duo sur La Peau de Chagrin : accès au site de la BNF, analyse des notices, des éditions. utilisation des moteurs de recherche, recommandation de sites à consulter, mise en garde aussi sur les limites du Net, et insistance sur la nécessité de toujours faire des démarches de vérification dans un ancien catalogue papier si nécessaire, pour acquérir une information exacte, et pour s'assurer qu'une information obtenue rapidement certes, présente bien toutes les garanties de qualité indispensable à une recherche.
Ce travail a été possible grâce à la préparation de ce cours avec les enseignants chargés des Travaux Dirigés, présents au cours et qui vont ensuite pendant des séances en petits groupes, reprendre avec les étudiants et les tuteurs, des éléments de cette formation et des investigations plus affinées sur les sites indiqués.

Il convient d'élaborer cette année un programme qui réponde aux besoins des étudiants de Première Année, ce que la monitrice d'anglais a commencé à construire, en rédigeant un premier rapport à propos de 10 semaines d'expérience, en collaboration avec Paris X- Nanterre, notre partenaire et porteur du projet Campus numérique. Elle a créé des questionnaires de départ, des évaluations après les cinq semaines de formation. Son premier rapport sera incessamment disponible sur le site que nous élaborons pour Réseaux.Doc avec Nanterre; ce travail sera consultable assurément à partir du site de Paris IV et montrera les exercices réalisés.

A côté des problèmes de simple manipulation des fonctions de Word, et de connaissances de ses possibilités, de consignes de sécurité, il faut apprendre aussi aux étudiants la prise de notes, la technique de la synthèse ou du résumé, ainsi que l'utilisation des moteurs de recherche. Pour l'instant, cinq heures c'est peu, mais c'est un début et nous souhaitons ainsi leur donner le goût des pratiques d'enquêtes méthodiques associé à une prise de distance critique, qui les conduiront aussi bien vers la recherche que vers le monde extérieur, les entreprises étant de plus en plus ouvertes à la GED (Gestion Électronique de Documents) dans le cadre de l'étude de faisabilité qui nous a été confiée cette année. Ils peuvent consolider ces exercices en utilisant les plages de libre-service en salle informatique ou à la bibliothèque.

Nous espérons pouvoir ensuite proposer ce programme dans le cadre d'un véritable "crédit libre" adaptable selon les disciplines en raison, depuis 1997, de la nécessité pour les Universités de proposer une formation méthodologique dans le courant du premier semestre du premier cycle.

Également en raison des difficultés éprouvées par les étudiants pour tout ce qui concerne la recherche documentaire et au regard des incompétences méthodologiques importantes dont ils font preuve, le champ visé par ce projet est la formation structurée à la recherche bibliographique et à l'usage de la documentation papier et électronique : initiation à la consultation et à l'utilisation de banques de données, cédéroms et navigation Internet (bibliographies imprimées et bases de données, lieux de la documentation et sources, réseaux, hypertexte, commentaires de documents multimédia, utilisation de didacticiels, images numériques, cartographie numérique, exploitation du web comme document authentique).
Pour l'instant l'inscription dans les groupes de "Tutorat documentaire" s'est faite sur la simple motivation du volontariat et nous observons les différences avec les groupes de tutorat classique. On avait déjà remarqué l'utilité des tutorats dits "de bibliothèque" , mais peut être pouvons-nous espérer que cette formule dotée d'un contenu plus structuré et adapté à des besoins ressentis comme immédiats, sera convaincante. L'objectif est cependant de le valoriser pour les étudiants qui se seront investis dans cette formation dans une réflexion commune avec les enseignants de méthodologie.
Nous menons parallèlement grâce aux URFISTs et à l'aide infatigable de Claire Panijel, que de nombreux collègues connaissent bien désormais, étant donné les diverses journées qu'elle a organisées pour eux en formation à la recherche documentaire. En effet, il est primordial que les enseignants eux-mêmes soient sensibilisés, aidés et formés: ce souci entre bien évidemment dans nos préoccupations. Trois formations d'une quinzaine de participants à chaque fois, en novembre- décembre, ont eu lieu Rue des Bernardins, siège des URFIST, pour les enseignants de français, d'anglais et, pour Nanterre, de sciences juridiques: la première portait sur la recherche sur Internet, les suivantes sur la préparation de documents pour publication sur Internet grâce a un logiciel éditeur ; une autre aura lieu en février sur le traitement des images numériques. Ces séances comprennent toujours, après une explication des notions essentielles, des pratiques sur ordinateurs par chacun des participants.
Des formations ultérieures sont prévues avec l'aide de Madame Chassaing et du service de formation de Paris IV sur la mise en ligne de cours, ou sur la manipulation de logiciels comme Dreamweaver (création de sites Internet).

Le principe essentiel est l'intégration des TIC au programme des disciplines. Nous préparons l'extension de cette expérience aux autres cycles : nous la pratiquons déjà en licence dans un module optionnel d'histoire culturelle anglaise, appuyé sur les ressources en ligne, et en 3e cycle.
Au niveau des moniteurs de tout le CIES Sorbonne Sciences Humaines (177 candidats cette année) ces formations existent depuis trois ans déjà à la demande des Directeurs du CIES. Le Professeur Marie-Madeleine Martinet et moi-même avons régulièrement donné des conférences ( en 2002 le 14 janvier à Malesherbes) puisant une partie de notre documentation auprès du SCD et des URFISTs.
Depuis cette année, nous en faisons également pour les doctorants de notre Ecole Doctorale « Civilisations, Cultures, Littératures, Sociétés » sur les méthodes documentaires relevant de ces disciplines.
Nous publions sur les sites de notre centre de recherches et de l'École Doctorale des aides à la recherche (résumés de formations documentaires, listes de sites utiles .) qui permettent aux étudiants de réviser et poursuivre ces notions. Consulter:
http://www.cati.paris4.sorbonne.fr (formation documentaire)
et le site de l'Ecole Doctorale IV (http://www.paris4.sorbonne.fr ) voir Recherche ED IV.)

Des comparaisons d'expériences et une valorisation sont rendues possible par des congrès et salons où nous présentons cette expérience, ainsi récemment au Salon de l'Education.
Il convient en fait, que les TICs (Technologies de l'Information et de la Communication) deviennent un outil intégré, commode, de recherche, non la panacée, ni un remède miracle à tous les maux et/ou problèmes de l'enseignement et de la recherche réunis: je risque fort d'intituler un prochain article La langue d'Esope...

Liliane Gallet-Blanchard
Professeur déléguée à la Communication Electronique.
Co-directeur du Centre de Recherche CATI (Cultures Anglophones et Technologies de l'Information).
Chef de projet Campus numérique Réseaux.Doc: formation à la recherche documentaire.